Censure, critiques,
contrôle gouvernemental...

Dans toute dimension, il y a les MECHANTS, ceux qui empêchent d'avancer, ceux qui ne comprennent pas parce qu'ils n'en sont pas capables ou parce qu'ils ne le veulent pas et qui, sous couvert de règlement et de cette bien pensanterie qui pave les routes de l'Enfer, censurent et détruisent et réduisent les efforts des autres, des génies créatifs, des hors normes, des outcast, des marginaux, de ceux qui sont capables, eux, de faire, de créer, d'imaginer, d'offrir un autre regard sur une seule ou sur plusieurs, voire sur toutes les dimensions à la fois... et qui font avancer la grande Machine.

"Welcome my son, welcome to the Machine !
Where have you been ? It's alright we know where you've been.
You've been in the pipeline, filling in time,
provided with toys and Scouting for Boys.
You bought a guitar to punish your ma,
And you didn't like school, and you know you're nobody's fool,
So welcome to the machine.
Welcome my son, welcome to the machine.
What did you dream ? It's alright we told you what to dream..."

Cette page est donc dédiée aux MECHANTS à travers les quelques traces qu'ils ont laissées de leur étroite pensée pour le bien commun, afin d'être complet et de bien montrer qu'il est difficile d'être en dehors des chemins cloutés de la pensée communes sclérosée et à tout jamais apeurée par la différence et la nouveauté !

Dans la toute première éditions de ses Commentaires (1961), Chris Marker a proposé quelques unes des réponses et raisons de la censure qui lui a été quasi systématiquement imposée par ceux qui ne voulaient qu'une seule pensée, bien propre et non révisable.
Il écrit en préambule de ses "Appendice et pièces justificatives" : "Parmi les nombreuses victimes de l'arbitraire, le cinéaste n'a vraiment pas à se plaindre, et le terrain sur lequel il est frappé ne demande pas que l'on s'apitoie. C'est plutôt à titre de documents sur un problème inépuisable et que le général de Gaulle, ainsi le veut une anecdote célèbre, qualifia lui-même de vaste, que j'inclus ces trois textes. Voici des objections si graves qu'on ne peut pas les préciser, voici une phrase (d'ailleurs mal traduite) sur les pionniers et les oiseaux devenue modèle de "phrase tendancieuse", voici surtout - encore plus choquant, comme dirait Paulhan, pour le grammairien que pour le moraliste - des censeurs qui s'abstiennent…- Que des contemporains de bonne foi (on l'espère) nous ramènent tranquillement, parce qu'il s'agit de cinéma, aux temps de la censure telle que la pourfendait le vicomte de Châteaubriand pour cause de caducité, c'est un peu déconcertant. On remarquera du moins que les lettres historiques de la censure française sont dictées un 31 juillet - Saint Ignace de Loyola !" (p. 183)

Contre "Les Statues meurent aussi"...

République française
Centre national de la cinématographie
Direction générale
12, rue de Lubeck
Paris-16e

Paris, le 31 juillet 1953


Monsieur,

La Commission de Contrôle des Films cinématographiques, qui a procédé à un nouvel examen de votre court métrage

" LES STATUES MEURENT AUSSI "

a estimé devoir remettre sa décision définitive à la rentrée d'octobre.
Cet examen a permis de constater, en effet, que si la première partie de cette production n'offre aucune difficulté jusqu'à la séquence 15, par contre, la deuxième partie soulève de nombreuses objections d'une gravité telle, qu'il paraît peu probable que la Commission puisse formuler un avis favorable à la délivrance du visa d'exploitation.
J'ajoute qu'il n'a pas paru possible à la Commission de suggérer des coupures, tant dans le déroulement des images que dans le commentaire, sous peine d'encourir, à ses yeux, le reproche de se substituer aux auteurs.
Aussi croyons-nous utile et conforme à votre intérêt de vous suggérez, dès maintenant, l'opportunité de mettre la période d'été à profit pour apporter les modifications désirables. La nouvelle version pourrait ainsi être présentée à la Commission avec de plus grandes chances de succès.¨
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Le Conseiller d'Etat,
Président de la Commission de
Censure des films cinématographiques.
HENRY DE SEGOGNE

Henry de Ségogne (1901-1979) était un alpiniste (notamment chef de la première expédition française en Himalaya en 1936), haut fonctionnaire (conseil d'État, commissaire général au tourisme) et pionnier de la protection du paysage et du patrimoine culturel en France.


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Contre "Cuba Si"...

REPUBLIQUE FRANÇAISE
Liberté - Egalité - Fraternité

MINISTERE DE L'INFORMATION
LE MINISTRE

Paris, le 31 juillet 1961
36, avenue de Friedland (8e)
Tél. WAG. 88-55.

Monsieur,

Vous avez bien voulu me demander le visa commercial pour l'exploitation de deux films de court métrage intitulés " Cubas Si " et " Liberté ".
J'ai l'honneur de vous faire connaître que ces deux productions ont été examinées par la commission de Contrôle des films cinématographiques dans sa séance plénière du 12 juillet 1961. Par 5 voix contre 3 et 6 abstentions la Commission a émis un avis tendant à l'interdiction totale des deux films considérés.
J'ai décidé de me ranger à l'avis ainsi émis et cela pour trois raisons :
1. Ces films ne peuvent être qualifiés de documentaires, puisqu'ils constituent une apologie du régime castriste. Certes, ce qui y est rappelé ou rapporté du régime antérieur est conforme à la vérité historique; mais le passage d'un système totalitaire d'extrême droite à un système totalitaire d'extrême gauche n'a pas laissé d'entraîner, à Cuba, de nouveaux excès et de multiples privations de liberté, dont les films en question ne portent nullement témoignage.
2. Il s'agit, d'ailleurs, d'une règle générale: tout film de propagande idéologique ne peut recevoir une autorisation ne serait-ce qu'en raison des risques que ce genre de productions comportent pour l'ordre public.
3. Enfin, dans le cas particulier de Cuba, vous ignorez peut-être que la presse et la radio de ce pays se livrent à de fréquentes attaques contre les élus et les populations de nos départements de la Martinique et de la Guadeloupe. Offrir, dans ces conditions, une audience cinématographique aux dirigeants de Cuba ne paraît pas convenable.
Pour ces diverses raisons, je ne puis autoriser la projection dans les salles françaises, en Métropole et Outre-mer, de films dont la réalisation n'a d'ailleurs été rendue possible que par la collaboration et la volonté agissante des services politiques cubains.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.

LOUIS TERRENOIRE.

Louis Terrenoire, né à Lyon (Rhône) le 10 novembre 1908 et mort à Paris le 8 janvier 1992, est un homme politique et journaliste français. Arrêté par la Gestapo en décembre 1943, puis en mars 1944, il est déporté à Dachau. Il joua un rôle important dans le soutien aux peuples arabes, en particulier les Palestiniens, aux côtés de ses amis de Témoignage chrétien et dans le cadre de l'Association de solidarité franco-arabe (ASFA). Élevé à la dignité de commandeur de la Légion d'honneur en 1974, il se retira volontairement de la vie publique en 1978.


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Contre "Dimanche à Pékin"...

FREIWILLIGE SELBTKONTROLLE
DER FILMWIRTSCHAFT

Le 16 août 1957
Sujet : Film Dimanche à Pékin
N° Contrôle 15.037
Longueur totale 517 m.

Messieurs,

Le film susmentionné, qui a été envoyé par vous en version originale, a été examiné le 14-8-57.
Le Comité est arrivé à la conclusion que le film ne pouvait pas être autorisé dans la version présentée.
Ces considérations se fondent sur l'action tendancieuse des accents de propagande contenus dans le texte qui sont également exprimés en image dans des manifestations démonstratives (Principes de la Censure II, I b, etc.)
Les phrases suivantes sont particulièrement discutées:
"… La révolution a été faite contre les capitalistes, etc., jusqu'à… on trouve encore des capitalistes, mais plus de mouches.
"Depuis, le pays m'accueille d'un joyeux "Bienvenue, oncle soviétique… à sourire de cosack "(sic)".
"Et les amateurs d'effets pittoresques peuvent se contenter de fragments de la Chine ancienne que la rosée du printemps a épargné".
"Et apparaissent également ici de nobles jeunes femmes qui épousaient des jardiniers ou des généraux… jusqu'à… ont détruit la Chine et l'ont reconstruite".
"Nous passons la fin du dimanche au Palais d'Eté. Les pionniers se sont emparés des Îles, leurs rires et leurs chansons sont comme des voix d'oiseaux".
Pour l'autorisation du film en présentation publique, il est éventuellement proposé:

1. Suppression des manifestations démonstratives.
2. Suppression ou adaptation en conséquence des phrases indiquées.

Nous vous demandons, lors de la nouvelle présentation du film, d'envoyer la version allemande définitive du texte en allemand n'appelant aucune objection et conforme à cet esprit.
Recevez nos salutations distinguées.

KEMPF,

Président.

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Les "Cahiers du cinéma" contre tout...

Bien qu'il écrivit un ou deux articles pour la revue fondée par André Bazin, le rapport avec les Cahiers du cinéma ont très vite pris une tournure négative. Revue de référence en matière de cinéma s'il en est en France, les Cahiers du cinéma n'ont semble-t-il jamais rien compris (à l'exception de Bazin et de Michel Chion (AK, n° 373 (1985), p. 26) au travail de Marker dont ils n'appréciaient guère l'approche originale et très personnelle (trop diront-ils).
Citons quelques exemples de cette incompréhension et de cette critique acerbe et souvent mal fondée, aujourd'hui sans plus de valeur que celui du souvenir d'un temps périmé et invalidé par la permanence de l'oeuvre dans le temps:

  •  Jean-Louis Comolli commençait le compte-rendu du Festival de Venise de 1963 en ces termes: "Ces premières oeuvres, il faut le dire, ne sont souvent ni tellement oeuvres ni tout à fait premières : il y a quelque arbitraire (ou beaucoup d'ironie) à faire concourir dans cette équipe Le Joli mai, de Chris Marker. Certes, c'est le type même du "film de Festival" : beaucoup d'épate, une intelligence, on le sait, assez affectée pour qu'on la remarque et, surtout, l'habilité de persuader le spectateur qu'il est toujours plus fin et plus profond que ceux qu'on lui montre. Moi, si tout le monde est content comme ça, je veux bien. Mais n'est-ce pas complaisance démagogique que de renverser l'identification du spectateur en un rapport inégal, en concurrence de valeurs... N'y revenons pas, on voit dans Le Joli mai comment un chat qui veut attraper trop de rats les rate : encore un autoportrait" (n° 148 (1953), p. 21)
  • Michel Delahaye offrait une diatribe des plus vives sur Le Joli mai, en détournant une critique positive de Robert Benayoun: "Tous des affreux. Pourquoi ? Il ne nous est montré d'eux que ce qui peut les faire juger tels. De la réalité que Chris remanie, nous ne sommes conviés à voir que ce qu'y poursuit, donc y trouve, donc y met, notre chasseur de bêtise. [...] Rejetée l'hypothèse de la méchanceté délibérée, reste à voir quel fut l'engrenage. Première constatation: l'incapacité de Marker d'entrer en contact avec quiconque n'est pas un intellectuel" (n° 146 (1963), p. 5-6).
  • Luc Moullet écrivait du Mystère Koumiko ceci : "Chez Marker, Chine, Sibérie, Israël, Cuba, Japon maintenant, ne sont qu'un même pays. On avait pu croire à un nouveau départ sur Israël, à une récession cubaine vers la seule objectivité. Koumiko (37') dément, nous fait revenir sept ans en arrière: il n'y a donc rien à dire qui n'ait été dit à l'époque. Il s'agit probablement du seul cas de l'histoire du cinéma où l'auteur se répète exactement sans perdre pour autant quoi que ce soit de sa qualité. Il est vrai que le système de Marker, système naturel, résultat de l'improvisation, non de la préméditation, s'applique uniquement à des documents et qu'il ne saurait valoir pour les êtres vivants. Déjà, Joli mai, ça ne prend plus. Le plus étonnant est qu'un auteur accepte, propose même de se répéter, à quoi tous se refusent obstinément. Peut-être, négligeant le spectateur, y trouve-t-il un bonheur personnel, comme l'artisan qui fait mille fois le même panier" (n° 168 (1965), p. 70).
  • Sur le film collectif Loin du Vietnam, Jean-Louis Comolli écrivait encore: "Le premier mérite de cette oeuvre collective est d'affirmer, d'exacerber même l'individualité de chacun de ses artisans. Le Viet-nam par là est plus qu'un prétexte (fût-ce à un acte de charité) : il est le lieu - idéal - où chacun s'identifie le plus à lui-même. Resnais à Resnais et Godard à Godard, bien sûr, qui tous deux font leur autoportrait par le travers de ce travail de commande - retrouvant en cela l'idée fort ancienne qu'il n'est pas de détour qui ne ramène à soi plus sûrement que le plus grand détour, pas de miroir plus complaisamment fidèle que le plus lointain et dont le reflet passe par la plus grande altérité. Ainsi oeuvraient, pense-t-on, les anonymes de l'Art, qui se peignant en Dieu des Cathédrales, qui en apôtre ou en ange. Nos Cathédrales sont le Tiers-Monde ou le Viet-Nam, que précisément le polyptique de Loin du Viet-nam vient orner comme le plus humble et immodeste tout à la fois des ex-voto. Et non seulement ce film est engagé (au sens le plus confus du terme) parce que Viet-nam = Resnais et = Godard, mais aussi en ce qu'il impose la certitude qu'entre ceux qui se battent pour leur vie et ceux qui se battent pour leur art, il y a encore un fossé, que ne comblera surtout pas le fait que ceux-ci fassent de ceux-là le sujet ou le prétexte de leur oeuvre. Comment s'étonner qu'il soit ici question de la vie et de la mort, de la poésie et du cinéma, et non pas tant de l'agression américaine (sauf, bien entendu, dans les plans naïfs filmés par le bon Lelouch), comment s'étonner que, jusque dans les scènes de "reportage" de William Klein, ce soit "Polly Maggoo" et sa faune qui s'approprient l'écran, puisque - on commence de le comprendre et ce n'est pas la moindre leçon du film - il n'est pas possible à un cinéaste de parler du monde autrement qu'en le faisant sien" (n° 198 (1968), p. 74-75).
  • Yann Lardeau dans sa longue critique de Sans soleil écrit que "cet échec de la dernière image, celle qui en fin de compte justifie toute l'entreprise du film, est l'échec même du film" (n° 345 (1983), p. 60). Ce qui en dit suffisamment sur le reste.

Ce rejet des oeuvres singulières de Marker se retrouvent encore dans les bio-filmographies et brefs descriptifs des réalisateurs français que les Cahiers du cinéma donnaient dans leurs colonnes de temps en temps et dont voici quelques exemples concernant Chris Marker.

"Il porte, cousue à la poche de sa veste, une étoile jaune où l'on peut lire "intellectuel". Il la porte avec panache et ostentation, pariant que le spectateur n'est pas inévitablement un imbécile lettré. Grâce à lui, l'extrême préciosité et le gongorisme ont un équivalent cinématographique.
Ce précieux a le goût de l'austérité, cet esprit paradoxal, le sens de l'évidence. Il devrait être protestant, il est catholique, essayiste, et il est cinéaste. Le sens du raccourci, le goût de la formule peuvent donc se trouver, à Cuba, en Israël, sur la sinueuse ligne du front où se dessinent, d'une manière indiscernable aujourd'hui, les contours de l'esprit révolutionnaire.
Brillant, sarcastique, étonnant metteur en pages, les amateurs de spectacles lui reprocheront de ne pas en être un autre. Sa devise pourrait être tirée, précisément, de Gongora : "en rocas de cristal, serpiente brieve" - si l'on veut: dans l'eau d'un diamant, le venin d'un serpent."
Cahiers du cinéma, n° 138 (1962), p. 75

"Avec des mais et des si, l'oeil du Parisien à Cuba et celui du Martien sur Paris, les explorations de Marker nous mènent tout droit en face de lui ; et c'est en lui-même qu'il se jette lucidement, matérialisant (plutôt qu'idéaliser le matérialisme de notre monde) le jeu de ses ombres dans un autre monde : La Jetée, où les photos nous fixent plus vivement que les passants."
Cahiers du cinéma, n° 155 (1963), p. 19

"S'il y a un commun dénominateur à tous les films de Marker, il semble que ce soit une certaine impuissance, fâcheuse sitôt qu'elle s'applique à ce qu'il croit connaître par avance de ses sujets et qu'il s'efforce de leur faire dire, heureuse au contraire quand elle témoigne de son innocence (ou de son ignorance) devant les choses, de l'impossibilité où il est de comprendre tout à fait ce qu'il filme. A l'exercice de style de La Jetée, futile à force d'affectation, prévisible et fermé sur lui-même, jouant trop à coup sûr pour déboucher sur quelque futur inconnu que ce soit, préférons donc ce qu'il reste de mystérieux dans Le Mystère Koumiko, même si, là encore, Marker croit bon de désigner à tout bout de champ ce mystère: le Japon tout entier s'inscrit-il sur un visage de femme ?"
Cahiers du cinéma, n° 187 (1967), p. 61

La postérité a montré en toute simplicité l'absurdité des propos, la petitesse des esprits chagrins pas assez pensant, la vacuité des critiques blablaesque qui n'ont ou n'avaient rien compris à rien.
Le Joli mai est aujourd'hui un film clé du cinéma documentaire de la période "cinéma-vérité" ou "cinéma direct", depuis devenu "cinéma du réel", avec le film de Jean Rouch, Chronique d'un été (1961).
Sans soleil, c'est tout simplement le chef-oeuvre de Chris Marker et un film phare du cinéma documentaire.
La Jetée, film culte, est tout simplement un des meilleurs films jamais réalisés et se voit régulièrment classé parmi les 50 meilleus films au monde.
Désolé pour les Comolly, Delahaye, Moullet, Lardeau et autres critiques scriboullardesques des Cahiers du cinéma et leur pensée étroite, mainstream et sans lendemain.
Heureusement, les Cahiers du cinéma d'aujourd'hui ont compris depuis l'importance des films de Chris Marker et font honneur au défunt cinéaste et ce encore pendant de longues années.

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A lire sans déplaisir...

  • Laurent GARREAU, Archives secrètes du cinéma français 1945-1975, Paris: PUF, 2009
  • Aude VASSALLO, La Télévision sous de Gaulle. Le contrôle gouvernemental de l'information. 1958/1969, Paris: INA-De Boeck, 2005
  • Ignacio RAMONET, Propagandes silencieuses, Paris: Gallimard, 2002
  • Edouard SABLIER, La Télé du général par un gaulliste non alimentaire, Paris: éd. du Rocher, 2000
chris marker au festival de Leipzig