Traductions par Chris Marker

Dès les débuts de sa carrière, Chris Marker a entrepris un travail de traduction de romans anglo-saxons et allemands. Leur repérage est parfois difficile, car c'est un des domaines dans lequel il s'est le plus amusé au jeu des pseudonymes.
Nous proposons ici ses traductions dans l'ordre chronologique de parution, indépendamment de l'année de parution de l'ouvrage original, liste à laquelle nous intégrons les quelques traductions attachées à des films ou des poèmes.

Christmas 1945 (1947)

Traduction du poème du sergent Al Hine, édité en français dans DOC 47, n° 2-3 (spécial Noël), p. 39, et publié en anglais dans la revue Yank. The Army weekly. By and for men in the service du 21 décembre 1945, vol. 4, n° 27, p. 21, que Marker a pu lire durant son activité dans l'armée de l'air américaine, lors de la Seconde Guerre mondiale.


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La Jungle est neutre (1951)

Traduction en français, parue aux éditions du Seuil, de The Jungle is Neutral (1949) de Frederick Spencer Chapman.



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Le Prince des ténèbres (1951)

Traduction en français, parue aux éditions du Seuil, de Prince of Darkness (1947) de James F. Powers.
Traduit par Chris Marker ET Charles Antonetti, homme de théâtre, auteur d'une demi-douzaine d'ouvrages. Ce dernier était attaché à l'éducation de la jeunesse française au sortir de la guerre, dans le cadre d'associations telle que Peuple et Culture.



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La Quadrature du sexe (1952)

Traduction en français, parue aux éditions du Seuil, de Is Sex Necessary? Or, Why You Feel the Way You Do (1929) de James Thurber et Elwyn B. White.
Traduit par Chris Marker, sous le nom de Christian Marker.





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La Fille du Vendredi Saint (1953)

Traduction en français, parue aux éditions du Seuil, de Good Friday's Daughter (1952) de Francis Stuart.

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Grandeur et décadence d'un peu tout le monde (1953)

Traduction en français, parue aux éditions du Seuil, de The Decline and Fall of Practically Everybody (1950) de Will Cuppy.
Traduit par Chris Marker, sous le pseudonyme de Fritz Markassin.




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Broadway by Light (1958)

Traduction en français du commentaire du film de William Klein (1957), édité dans Anatole Dauman. Argos Films. Souvenir-Ecran (1989).



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Le Gardien du soleil (1965)

Traduction en français, parue aux éditions du Seuil, de The Sun's Attendant, a Diptych (1963) de Charles Haldeman.
Traduit par Chris Marker, sous le pseudonyme de T. T. Toukanov.





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Eris - les gens de la nuit  (1966)

La pièce de théâtre, Eris (The night people) a été écrite en 1964 par Lee Falk, qui en a établi le copyright en 1970 seulement.
Dans "The toast of Paris, France: Mandrake's master, Mr. Lee Falk", interview accordée à Patricia Murphy, pour le Detroit free press, le 04 juin 1967 (p. 184), on apprend que Resnais, après une rencontre avec Lee Falk aux USA, a décidé d'emporter la pièce avec lui et de la faire jouer à Paris. (web)
Il l'a fait tout naturellement traduire à Chris Marker, qui a dû être particulièrement attiré par l'auteur et par le contenu de cette comédie dramatique. Eris (les gens de la nuit) est alors mise en scène par Georges Vitaly, au Théâtre La Bruyère, à Paris, fin novembre 1966 (web), avec pour interprète Michel Galabru, Michel Barcet et Max Vialle. Elle est suivie par un programme écrit par Eugène Ionesco, également mis en scène par Vitaly. (web)
Plusieurs critiques sont publiées dans les journaux français:

  • L'aurore, par Gilbert Guillminault
  • Le figaro, par Jean-Jacques Gautier
  • Le monde, par Bertrand Poirot-Delpech  (web)
  • Paris Semaine


Les coupures de presse, ainsi que le texte de l'adaption (sous le titre "Les gens de la nuit"), ont été conservés dans les archives de l'Association de la Régie théâtrale, comme le précise "l'inventaire du don Georges Vitaly à l'ART" rédigé par Marie-Odile Gigou et Francine Delacroix. (web)

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Europort - Rotterdam (1966)

Adaptation des sous-titres du film de Joris Ivens, éditée dans L'Avant-scène cinéma, n° 99 (janvier 1970), p. 43-48.





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Tous les chiens, tous les chats (1970)

Traduction en français, parue aux éditions Flammarion, de So kam des Mensch auf den Hund (1950) de Konrad Lorenz.
Traduit par Chris Marker, sous le pseudonyme de Boris Villeneuve.





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Les Armements modernes (1970)

Traduction en français, parue aux éditions Flammarion, de Unless peace comes (1968), ouvrage collectif sous la direction de Nigel Calder.
Traduit par Chris Marker, sous le pseudonyme de Boris Villeneuve.





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Au pays des grands singes roux (1975)

Traduction en français, parue aux éditions Flammarion, de In search of the red ape (1974) de John MacKinnon. Traduit par Chris Marker sous le pseudonyme d'Emerson Krasnapolsky.




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Notes du Traducteur   (N. d. T.)


Le Chris Marker traducteur se contentait rarement de faire des Notes du Traducteur exclusivement explicatives.
Les siennes parsèment les bas de pages des ouvrages traduits comme des grains de sel le font sur l’os à moelle.
Souvent truculentes, elles sont parfois d’une insolence rare envers l’auteur et parfois le lecteur…
En voici quelques unes :

Dans "La jungle est neutre" Freddie Spencer Chapman évoque une bouteille de gnôle japonaise appelée White Stag Whisky.

"Tous les lecteurs ivrognes auront reconnus l’allusion au White Horse Whisky. (N. d. T.)"

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Difficile de faire des N. d. T. sur un ouvrage de Will Cuppy, ce merveilleux auteur laisse peu de place en bas de page ; Chris Marker y parvient tout de même et dans un style très cuppien.

Voulant renseigner le lecteur sur Lettice Knollys :


"Seconde femme de Leicester, lequel avait précipité la première pour flirter avec Elizabeth. Elisabeth en voulait beaucoup à Lettice d’avoir la vie plus dure. (N. d. T.)"

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Plus loin, Will Cuppy nous parle de la reine Elizabeth :

"La reine Elizabeth fut plutôt flirt toute sa vie. A la fin, elle prit la mauvaise habitude de donner des claques sur la tête de ses partenaires… … Cela décourageait les plus sensibles."

"Elle fut punie, à la fin de sa vie, en ayant comme flirt Robert Cecil (qui était tout petit)

(N. d. T.)"

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Dans l’avant-propos de "La Quadrature du Sexe" J. Thurber et E.B. White citent quelques noms de personnes qui les ont inspiré pour la rédaction de ce livre.
Sont remerciés : Will Durant, Samuel D. Schmalhausen, le Dr Joseph Collins, Joseph Wood Krutch et Gardner Murphy.

"Si ces noms ne disent rien au lecteur français, il peut s’adresser au lecteur américain, à qui ils ne disent rien non plus. (N. d. T.)"

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Plus loin :
"L’emblème le plus commun était la swastika, dont la curieuse conformation pliée ne présente aucune relation discernable avec un symbolisme phallique connu."

"Connu en 1929. (N. d. T.)"

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Dans "Tous les chiens, tous les chats" Konrad Lorenz compare les dresseurs de chiens à des photographes et écrit :
"…les autres tireront plus de satisfaction d’un honnête boxer ou d’un brave airedale, de la même façon qu’un débutant en photographie obtiendra de meilleurs résultats avec un simple appareil-boite qu’avec une mécanique hautement compliquée."

Chris Marker répond :
"Le traducteur, qui est aussi photographe, se croit tenu de contester fermement cette comparaison : meilleur l’appareil, meilleure la photo, quel que soit l’opérateur. La comparaison serait plus juste si son second terme désignait les motocyclettes ou les femmes."

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Dans "Au pays des grands singes roux" John MacKinnon nous décrit la particularité d’un singe rencontré et baptisé Harold. Certains doigts de ce singe ne se plient pas !!!

Chris Marker nous fait remarquer : 
"Si Mackinnon avait regardé un peu plus souvent la télévision au lieu de courir après les orangs-outans, il aurait compris dès ce moment-là qu’Harold était un singe de l’espace. (N. d. T.)"

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Plus loin : "C’est pourquoi les animaux essaient de tirer tout le parti possible du temps de la consommation pendant qu’il dure."

"Comme nous. (N. d. T.)"

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"C’est seulement en approchant de l’arbre que j’identifiai les chauves-souris géantes auxquelles ses branches servaient de perchoir, ou plutôt de suspensoir. Par milliers, ces bêtes sataniques pendaient comme des ananas…"

"Satanique toi-même ! (N. d. T.)"

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